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Les processus d’acquisition et d’apprentissage des langues (langue maternelle et deuxième langue)

hace 6 años
La langue orale Avant même le stade de la parole, dans son babil, le nouveau-né est capable de reproduire des sons qui n’appartiennent pas à la langue de son environnement (plasticité du cerveau). Il dispose d’une sorte de « palette de phonèmes » très large (et cela est vrai pour tous les enfants du monde quelle que soit leur future langue maternelle). Les orthophonistes expliquent cette faculté physiologique ou physique par le fait que le larynx du jeune enfant est très haut placé, ce qui permet certaines particularités vocales. Au fur et à diminution de ce « stock phonique » au profit d’une attitude plus ouverte sur son entourage direct. Vers trois-six ans, l’enfant rencontre souvent des problèmes de nature articulatoire. Il peut, par exemple, avoir des difficultés à réaliser certains sons. Ce sont souvent les phonèmes-consonnes ou les associations de consonnes comme /tr/ et /kr/ qui posent problème ; les phonèmes-voyelles, elles, ne présentent pas de difficultés majeures dans la langue maternelle (ce qui n’est pas le cas, lorsqu’un francophone petit ou grand s’initie aux voyelles de l’anglais, par exemple).
Si l’on se place du point de vue de l’acquisition, aucune langue (maternelle) ne peut être réputée comme plus difficile à apprendre (tous les enfants du monde apprennent leur langue maternelle d’une même façon, naturellement).
Le petit enfant qui apprend à parler (langue maternelle) raisonne et manipule la langue sur les bases d’une grammaire orale, c’est-à-dire à partir de ce qu’il entend uniquement, car il n’a pas encore accès au code écrit. Il n’entend donc pas les marques du pluriel comme les «-s » ou les «-ent» et se heurte à certains problèmes de « découpage » de mots ou d’énoncés entiers. Cette situation particulière conditionne tout son apprentissage du langage et provoque des « fautes » ou des « erreurs » qui se situent au niveau du découpage des mots ou des énoncés. Ceci prouve à quel point le langage se construit (notion d’abstraction) chez l’enfant et ne prend pas place sur les modes de l’imitation et de la répétition.
Le statut de l’erreur Les deux contextes, acquisition de la langue maternelle et apprentissage de la deuxième langue, ne remettent nullement en cause l’activité métalinguistique de l’enfant.
Professeur Mourad Hamdi